Depuis l’enfance, le monde s’est ouvert à moi comme un grand livre d’enseignements. J

e suis née dans une famille de voyageurs, où l’ailleurs faisait partie du quotidien, comme un souffle d’âme, une invitation constante à découvrir, ressentir, écouter.

L’Égypte fut l’un de mes premiers berceaux intérieurs. Là, au bord du Nil, au cœur de la lumière dorée, quelque chose s’est éveillé. Le mystère, la mémoire d’autres temps. Une mère qui me parlait d’Hatshepsout comme si elle l’avait été.

Les appels du muezzin qui vibraient en moi comme une prière lointaine. L’amour de l’Orient est entré dans mon corps par les pores de l’enfance.

L’Italie m’a légué le feu , le goût de la parole, du cœur battant et l’âme amoureuse.

Puis l’Inde, lointaine et pourtant si familière, m’a appelée très tôt. J’en rêvais comme d’un berceau de vie — y créer un orphelinat, y verser l’amour dans les cœurs.

Mais c’est en terre Navajo, dans les canyons rouges de l’Arizona, que le Grand Tout m’a touchée. Au lever du soleil, j’ai senti que je ne faisais qu’un avec l’univers.

Le corps n’était plus qu’un souffle, un réceptacle. L’Esprit m’a montré qu’il n’y avait pas de séparation.

Puis Marseille, sa rage de vivre, ses visages multiples, ses musiques de toutes origines… et enfin, l’Afrique.

Terre d’initiation brute. Le retour au Soufisme, la sagesse transmise par les danses, la poussière, la vibration du sol.

Et ce moment où la vie a vacillé : le coma, la mort frôlée.

L’Afrique m’a recrachée, comme on revient du ventre de la Terre, nue et bouleversée.

Ce fut le début de la vraie marche.

J’ai alors accepté les égarements, les peurs, les pertes, les révoltes.

J’ai dit oui à l’errance comme à la lumière.

J’ai marché, encore et encore, vers l’Inde, vers le Yoga, vers l’Ayurveda.

La sagesse ancienne devenait vivante dans mes cellules.

Puis, un jour, j’ai donné la vie. La maternité m’a initiée à la présence, à l’écoute, à l’humilité. Mes enfants ont été mes premiers maîtres — bruts, vrais, sans compromis.

Ils ont ouvert en moi des espaces que je ne soupçonnais pas.

Et puis une rencontre fondatrice avec Dominique Lussan

Elle m’a transmis la liberté d’ être et toute sa lumière, la pratique, la connaissance, l’expertise, l’autonomie et l’émergence perpétuelle.

Plus tard, une autre rencontre. L’amour inconditionnel , l’impassable divin incarné sur terre. Un effondrement. Une destruction totale. L’égo balayé, brûlé dans un feu que je ne contrôlais pas.

La nuit noire de l’âme. Plus d’issue, plus de point d’ancrage.

Juste l’Amour. L’Amour infini, inconditionnel, inconcevable.

Et dans ce néant, une naissance nouvelle. la mienne.

Aujourd’hui, je sais : seul l’Amour demeure.

Tout le reste — les chemins, les labyrinthes, les douleurs, les joies — nous y ramènent.

C’est une foi mystique.

C’est une certitude vibrante.

C’est là que tout commence, que tout finit. Là que je t’accompagne